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Marché Viande de cheval, des atouts et des fragilités

© M.-F.. Malterre/GFA

Lors de la onzième journée Références, qui se déroulait aujourd’hui à Paris, le Réseau économique de la filière équine a fait le point sur les nouveaux débouchés de la viande de cheval. Le marché japonais tire les prix vers le haut, mais l’état des lieux montre quelques fragilités.

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Les prix de la viande chevaline ont explosé depuis deux ans. Les poulains se vendent jusqu’à 3,20 €/kg vif au début de 2018. La demande japonaise explique cet envol. « 800 poulains devraient être exportés en 2018 », déclare Marie Foucquier, de Équid Export, la filiale de la Société française des équidés de travail qui s’occupe de la commercialisation. Il convient de rester vigilant sur la maîtrise sanitaire des animaux qui doivent être indemnes de piroplasmose.

Maintenir les effectifs de reproducteurs de trait

La pérennisation du marché passera aussi par le maintien des effectifs de reproducteurs de trait, poursuit-elle. Celui-ci a fortement baissé lors de ces dernières années et on compte désormais moins de 10 000 naissances par an. « Il faudrait aussi maintenir les marchés historiques, l’Espagne et l’Italie, pour ne pas tomber dans le monopole », ajoute-t-elle.

Certains exploitants ont fait le choix de la vente directe mais la rentabilité reste mesurée. Un éleveur témoignait sur l’activité de circuit court qu’il a mis en place sur son exploitation. Avec une trentaine de poulinières, il a réussi à développer une clientèle fidèle sur les marchés avec son épouse, mais il a conservé son travail à l’usine pour joindre les deux bouts.

Pour monter un tel projet de circuit court, « mieux vaut dresser un état des lieux personnel, faire une étude de marché », souligne Mélanie Conraud, de l’IFCE. Pour bien vendre, il faut être à l’écoute de sa clientèle, détailler son mode de production et diversifier ses services.

Moins d’offre en GMS

La vente en grandes surfaces reste peu développée. « La grande distribution fait face à un problème de professionnalisation de ses équipes », constate Adrien Carli, d’Interbev Équins. La viande de cheval demande des compétences spécifiques en boucherie et lorsqu’on manque de main-d’œuvre, c’est le produit que l’on supprime.

Autre problème, il faut aussi pouvoir assurer la régularité de l’offre. Autre difficulté, les abattoirs sont de moins en moins nombreux à conserver une ligne pour les chevaux. Les prix de vente peuvent en tout cas désormais concurrencer ceux des broutards, d’autant que les charges sont beaucoup plus mesurées qu’avec les bovins allaitants.

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